Définition de MUTIN, E

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mu-tin, ti-n'

DÉFINITIONS

1
Qui se révolte. Enfant mutin. Elle est mutine. Peuple séditieux et mutin.
Et la ville calmée... N'a plus à redouter le divorce intestin Du soldat insolent et du peuple mutin
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. IV, 3
Vas-tu, grand défenseur des droits de ton église, De tes moines mutins réprimer l'entreprise ?
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épître II
Nature : nm et f Un mutin, une mutine.
Oui, par votre secours, Rome, cette mutine, Par ses murs entr'ouverts, voit déjà sa ruine
de DU RYER dans Scévole, I, 1
Les a-t-on vus [les chrétiens] mutins ? les a-t-on vus rebelles ?
de Pierre CORNEILLE dans Poly. IV, 6
Tant que j'ai fait le mutin contre la persécution, j'ai souffert comme un damné, et j'ai tellement agrandi mes maux par l'impatience....
de Roger de RABUTIN, Comte de Bussy, dit BUSSY-RABUTIN dans dans SÉVIGNÉ, t. V, p. 403, édit. RÉGNIER.
Votre plus court sera, madame la mutine, D'accepter sans façon l'époux qu'on vous destine
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Sgan. 1
Le vrai intérêt de ceux qui gouvernent est d'intéresser à leur conservation les peuples soumis ; ainsi l'étranger est repoussé avec zèle, le mutin et le séditieux n'est pas écouté
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 5e avert. § 56
Malgré leur insolence Les mutins n'oseraient soutenir ma présence
de Jean RACINE dans Mithr. IV, 6
Sémantique : Fig.
Régnez sur votre coeur avant que sur Bysance, Et, domptant comme moi ce dangereux mutin...
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. III, 1
Faire le mutin, se fâcher, s'emporter.
On vient civilement pour s'éclaircir d'un doute, Et monsieur prend la chèvre ; il met tout en déroute, Fait le petit mutin
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, III, 13
2
Il se dit aussi des choses. Caractère mutin.
Calme les flots mutins, dissipe les tempêtes
de Pierre CORNEILLE dans Inscriptions mises sous des estampes, VIII, Défaite dans l'île de Rhé
Et lui-même à toute heure il se fait violence Pour vaincre de ses sens la mutine insolence
de Pierre CORNEILLE dans Imit. I, 24
Tel est le coeur humain, surtout celui des femmes : Un ascendant mutin fait naître dans nos âmes, Pour ce qu'on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu'on nous défend
de Alexis PIRON dans Métrom. II, 4
Un visage, un air mutin, un oeil mutin, un visage, un air, un oeil vif, éveillé, piquant.
J'ai le pied leste et l'oeil mutin, Soldats, voilà Catin
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Vivand.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Il n'y a remede, je tremble, De despit ha je suis mutin
de P. GRINGOIRE dans Farce à la suite du jeu du prince des sots.
Les plus seditieux et plus mutins
de Jacques AMYOT dans Cor. 17
Homme mutin, brusque roussin, flascon de vin prennent tost fin
de Randle COTGRAVE dans
Il retenoit du badaudage, Et faisoit un peu le mutin, Quand on le sangloit trop matin
dans Sat. Ménippée, l'Asne ligueur

ÉTYMOLOGIE

1
Français du XVIe s. mutin, mutinerie (Pour ce que à leur mutin s'estoit monstré tousjours pour la querelle populaire, JEAN D'AUTON, Ann. de Louis XII, p. 64, dans LACURNE) ; espagn. motin, mutinerie ; ital. ammutinarse. Diez le tire de l'anc. franç. meute ou muete, trouble, insurrection. Le sens est bon ; mais la voyelle fait difficulté ; et comment l'espagnol et l'italien ont-ils ce mot ?

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